Erdogan voit dans la reconnaissance du génocide arménien par les Etats-Unis « des pressions des milieux antiturcs »

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« Le président américain a eu des propos sans fondement, injustes et contraires à la réalité » : la réaction du président turc Recep Tayyip Erdogan, lundi 26 avril, à la reconnaissance du génocide arménien par son homologue américain Joe Biden est vive.

« Nous pensons que ces propos ont été inclus dans la déclaration à la suite des pressions de groupes radicaux arméniens et des milieux antiturcs. Mais cela ne change rien à l’impact destructeur de ces propos pour les relations entre les deux pays », a ajouté M. Erdogan.

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Un million et demi de morts

Samedi, le président américain était devenu le premier président des Etats-Unis à qualifier de « génocide » la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915. Ces derniers avaient été tués de manière systématique pendant la première guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie.

La Turquie, issue du démantèlement de l’empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d’une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. Malgré cette contestation turque, le génocide arménien est reconnu par plus de vingt pays et par de nombreux historiens.

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« Regardez-vous dans un miroir »

« Si vous parlez de génocide, vous devez vous regarder dans un miroir. Je n’ai même pas besoin de mentionner les Amérindiens. On le sait déjà. Quand tout cela est connu, vous ne pouvez pas accuser la nation turque de génocide », a encore lancé M. Erdogan à l’adresse de son homologue américain. « Les accusations de génocide sont tellement sensibles qu’elles ne peuvent être utilisées à des fins politiques », a-t-il ajouté.

En dépit de ses critiques, M. Erdogan s’est toutefois dit « convaincu » que sa rencontre prévue en juin avec M. Biden en marge du sommet de l’OTAN à Bruxelles leur offrirait une opportunité pour apaiser les tensions entre les deux pays. Le ministère turc des affaires étrangères avait convoqué, samedi, l’ambassadeur américain pour protester contre la position américaine, a rapporté l’agence de presse d’Etat Anatolia. La Turquie n’a « de leçons à recevoir de personne sur son histoire », avait, auparavant, déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.

Le Monde avec AFP

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