Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, plusieurs pays arabes d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Golfe s’efforcent de ménager leurs relations avec leurs partenaires stratégiques que sont Moscou et Washington, explique le quotidien turc Al-Jumhuriya.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les régimes arabes, et plus particulièrement ceux du Golfe, semblent hésiter à se joindre aux condamnations internationales de cet acte.
D’un côté, il y a des pays qui sont historiquement les alliés de Moscou, tels que l’Algérie [qui a exprimé son soutien à la Russie]. De l’autre, certains pays sont restés silencieux ou ont tenu à afficher leur neutralité, alors qu’ils sont [traditionnellement les alliés des États-Unis]. C’est le cas notamment des pays du Golfe, dont la position a suscité des interrogations, pour ne pas dire de la déception, chez les diplomates occidentaux.
Parmi ces pays, le Qatar a pris une position relativement claire. Mais même Doha n’a pas condamné la Russie de façon explicite, se contentant de rejeter l’utilisation de la force et d’exprimer son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Autre pays particulièrement scruté, les Émirats arabes unis, [qui sont cette année membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, dont ils ont pris la présidence tournante le 1er mars, pour un mois]. Ils se sont abstenus au Conseil de sécurité le 25 février [lors du vote, empêché par le veto de la Russie, d’une résolution condamnant l’invasion russe]. En revanche, ils ont ensuite changé d’attitude lors de l’Assemblée générale, où ils ont voté, à l’instar des autres pays du Golfe, pour la résolution condamnant Moscou.
Quant à l’Égypte, elle a affiché une neutralité à toute épreuve au début de l’invasion russe, puis s’est, elle aussi, ravisée pour soutenir la résolution de l’Assemblée générale, avec toutefois quelques réserves formulées par son délégué onusien au sujet de certaines mesures prises contre la Russie, notamment des sanctions économiques dont Le Caire estime qu’elles vont surtout toucher les citoyens ordinaires.
[La Jordanie], le Liban, la Libye, [la Mauritanie, la Tunisie, l’Autorité palestinienne et le Yémen] ont également voté en faveur de la résolution, tandis que [cinq] pays arabes ne l’ont pas votée : l’Algérie, le Soudan, le Soudan du Sud et l’Irak car ils se sont abstenus, le Maroc car il était absent lors du vote.
Gaz et pétrole
Pour expliquer les hésitations des pays du Golfe, les analystes ont parlé de la possibilité d’un troc entre la Russie et les Émirats arabes unis, Abou Dhabi s’étant abstenu au Conseil de sécurité en contrepartie du vote russe en faveur d’une autre résolution, concernant l’embargo
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Orwa Khalifeh
Al-Jumhuriya (La République) est un site web d’études et de débats créé en mars 2012 à Istanbul par un groupe d’intellectuels syriens exilés, dont Yassin Haj Saleh, Nayla Mansour et Yassin Swehat. Il publie des articles, des enquêtes et