Garibe Gezer, une femme issue de la minorité kurde, a été retrouvée morte dans la cellule où elle était placée à l’isolement. Elle se plaignait depuis longtemps du traitement dont elle se disait victime de la part des gardiens.
Garibe Gezer, une jeune femme de 28 ans, a été retrouvée morte le 9 décembre dans sa cellule de la prison de Kandira, à l’est d’Istanbul. “Dans cette même prison, le 24 mai dernier, après avoir été victime de passages à tabac et de brimades sexuelles, elle avait déjà tenté de se suicider”, rapporte le journal prokurde Yeni Yasam.
Dans des lettres, elle avait tenté de raconter ce qu’elle subissait en détention, mais elles avaient été saisies et détruites par l’administration pénitentiaire. Elle avait donc raconté sa situation à sa famille lors de son échange téléphonique hebdomadaire, mais cela lui avait valu un placement au cachot et de nouvelles tortures.”
“Après tout, ce n’étaient que les déclarations d’une femme, d’une Kurde, d’une terroriste, comme la qualifie l’État [turc]”, ironise Yani Yasam. “Ces déclarations n’étaient pas dignes de confiance, pas dignes d’entacher la réputation des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire.”
Les avocates de la jeune femme, qui voulaient s’entretenir avec la direction de la prison, n’ont pas été admises à l’intérieur des lieux, rapporte Sendika. Le média d’opposition en ligne ajoute que les avocats et les membres de la famille venus récupérer le corps à la morgue le lendemain ont eu maille à partir avec des policiers présents sur les lieux, qui s’en seraient pris physiquement à plusieurs d’entre eux.