Arrêté en octobre 2016, le militant kurde Heidar Ghorbani a été exécuté dimanche 19 décembre dans l’ouest de l’Iran. L’exécution est passée sous silence dans les médias locaux mais a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.
L’exécution du prisonnier politique kurde Heidar Ghorbani – détenu depuis 2016 par les autorités iraniennes – a suscité une vague de condamnations sur les réseaux sociaux ainsi que des manifestations localisées contre le pouvoir. Heidar Ghorbani, 48 ans, était accusé d’être impliqué dans les meurtres de trois hommes liés au Bassidj, branche paramilitaire des Gardiens de la révolution, dans la province du Kurdistan, dans l’ouest de l’Iran.
Arrêté en octobre 2016, il a été exécuté le 19 décembre dans la prison de Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan, a annoncé sa famille. Après son interpellation, Ghorbani avait “d’abord fait l’objet d’une disparition forcée pendant trois mois, durant laquelle il aurait été torturé et placé à l’isolement”, écrit le média kurde irakien Rudaw. “Des groupes de défense des droits de l’homme affirment que sa condamnation était fondée sur des preuves douteuses obtenues sous la torture et qu’il aurait été privé d’un avocat au cours de l’enquête”, renchérit la BBC, ajoutant que l’accusé “avait nié tout lien avec les meurtres” dont il est accusé.
Selon le média britannique, Ghorbani a en outre été “reconnu coupable d’être membre d’un groupe d’opposition armé en exil – le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI) –, qui lutte pour une plus grande autonomie de la communauté kurde d’Iran”, à l’instar du PKK en Turquie.
Les Kurdes, de confession sunnite, branche de l’islam minoritaire dans l’Iran chiite, habitent essentiellement dans l’ouest du pays, notamment dans les provinces du Kurdistan et de l’Azerbaïdjan occidental. Depuis la révolution islamique, en 1979, la région est régulièrement le théâtre
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